vendredi 28 avril 2017

5176 - les uns et les autres (2)

... Albert Speer, à la fois rival et complice d’Himmler, sera condamné à 20 ans d’emprisonnement par le Tribunal de Nuremberg. Libéré en 1966, il fera à nouveau fortune en écrivant ses mémoires. Interrogé à de multiples reprises avant sa mort en 1981, il ne cessera d’affirmer à la fois son ignorance de la “Solution finale”,... et son absence lors de cette fameuse réunion de Posen du 6 octobre 1943, où le Reichsführer avait publiquement et très explicitement décrit le sort réservé aux Juifs supposément “évacués” à l’Est.

Successeur et pâle copie de Reinhard Heydrich à la tête du RSHA, Ernst Kaltenbrunner sera quant à lui condamné à mort, et pendu en octobre 1946.

Également condamné à mort par ce même tribunal, Hermann Goering, grand patron de la Luftwaffe, mais aussi créateur de la Gestapo, se suicidera quelques heures avant son exécution.

Après avoir réussi à quitter le bunker de la Chancellerie dans la soirée du 1er mai 1945, Martin Bormann et Heinrich “Gestapo” Müller ne seront plus jamais revus, bien que signalés à de multiples reprises au cours des années suivantes dans différentes villes et villages d’Amérique du Sud. En décembre 1972, lors de travaux d’excavation réalisés à Berlin, plusieurs cadavres seront mis à jour, dont l’un formellement identifié comme celui de Bormann. On s’entend généralement aujourd'hui pour considérer que Bormann et Müller ont été tués en tentant de fuir Berlin.

Arrêté et condamné à diverses reprises, Sepp Dietrich, commandant de la SS-Leibstandarte, sera définitivement libéré en 1959, et mourra huit ans plus tard. 

Aujourd'hui encore, et faute d'avoir pu démontrer que la SS dans son ensemble constituait une "organisation criminelle" (1) d'anciens SS, en ce compris étrangers, continuent de percevoir, en toute légalité, une pension de combattant versée par la République fédérale allemande...

(1) En pratique, si la SS, le parti nazi et la Gestapo furent bel et bien reconnues "organisations criminelles", le Tribunal de Nuremberg arriva néanmoins à la conclusion que le simple fait de les déclarer "criminelles" ne pouvait suffire à lui seul à démontrer ensuite la culpabilité de chacun de leurs membres. Dans ses attendus, il souligna en effet que, dans la mesure où la criminalité des individus était déterminée par celle de "l'organisation" à laquelle ils avaient appartenu, il fallait néanmoins prouver, pour chaque individu, qu'il avait adhéré à cette organisation a) en pleine connaissance de ses buts, et b) sans contrainte aucune, ce qui, dans les faits, était quasiment impossible.

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